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Planète Sport
3 juin 2005

L'équipe pro made in "collectivités locales"

Les Jeux de la Francophonie, vous connaissez ? Il s'agit d'une compétition omnisports organisée tous les quatre ans dans un pays parlant la langue de Corneille. C'est un peu l'équivalent français des Jeux du Commonwealth, qui rassemble les pays de l'ex-Empire Britannique dans des sports typiquement "british". Mais la comparaison s'arrête là : ces jeux n'ont pas le même impact sportif puisque les pays phares n'envoient souvent que leurs équipes B, voire C ou D... De plus, le nombre de disciplines sportives reste limité alors qu'on y retrouve également quelques concours culturels.

En 1994, c'est la France qui recevait l'évènement et plus particulièrement l'Essonne. Pour l'occasion, le département s'était doté de nouvelles infrastructures, financées en grande partie par le Conseil Général. Parmi les plus importantes, on retrouve :

  • La piscine olympique de Mennecy
  • Le stade d'athlétisme Robert-Bobin de Bondoufle (18.850 places assises selon World Stadiums)
  • Le Grand Dôme de Villebon-sur-Yvette (4000 places selon moi-même)

Sportivement parlant, le stade Robert-Bobin n'a quasiment rien accueilli depuis si l'on excepte quelques matches amicaux du PSG Foot, une édition des championnats de France d'athlétisme (1996) et un match de feu le PSG Rugby League, invité de marque dans la Super League anglaise. Quelques concerts et festivals ne permettent toujours pas de rentabiliser ce gouffre financier pour le contribuable.

Le Grand Dôme lui a eu l'opportunité d'avoir un club résident. Le RC Villebon 91 y disputait depuis plusieurs années ses matches de championnat et de coupe d'Europe. Il a même eu l'occasion d'y disputer une finale à quatre à domicile. Pourtant, on ne peut pas dire que la Pro A féminine y a rencontré un franc succès. Pourtant professionnelle, cette équipe a évoluée durant plusieurs années devant de très maigres assistances (une centaine de spectateurs au grand maximum) avec des entrées souvent gratuites. Seule la buvette permettait de générer de maigres revenus pour le club. Spectateur très occasionnel, j'ai toujours trouvé pathétique ce spectacle de matches de haut niveau, devant des assistances aussi faméliques, dans une salle dont beaucoup de clubs rêveraient en France.

Au niveau sportif, l'équipe a pourtant eu de très bons résultats : elle a accumulé les deuxièmes places derrière l'intouchable RC Cannes et n'a pu ramasser que de maigres mais succulentes miettes. Au palmarès des jaunes et noir, on retrouve une Coupe de France 2002 et une Coupe d'Europe "Top Teams" en 2003. Mais ce sacre européen allait être assombri par une triste nouvelle. Dans la nuit suivant la finale, Gérard Nevers, maire de Villebon-sur-Yvette et Président d'Honneur du club, décède dans sa chambre d'hôtel à Berne. Le club perdait là son premier supporteur et surtout son principal soutien financier.

Sans recettes spectateurs, sans recettes télés, et de maigres sponsors, l'équipe pro subsistait principalement grâce aux collectivités locales (conseil général + mairie). Cette situation précaire ne pouvait pourtant pas s'éterniser. Faute de ne pas avoir su fidéliser un public et trouver d'autres ressources, l'équipe été dissoute aujourd'hui. Le RCV91 repart en Nationale 1 et mettra sûrement bien des années avant de retrouver son rang. S'il y arrive, un jour...

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